Le bilan écologique et social des appareils électroniques réside non pas dans la consommation d’énergie à l’usage (même si c’est un élément à prendre en compte) mais dans leurs phases de fabrication, de vente et de recyclage (c’est ce qu’on appelle l’énergie grise). Dès lors, même si les performances énergétiques des équipements électroniques sont en baisse constante, leur impact environnemental majeur est ailleurs :
>> consommation énorme de ressources naturelles non renouvelables et notamment les métaux (rares et précieux pour certains) et le pétrole ; présence de produits toxiques à l’intérieur (retardateurs de feu notamment) ;
>> amoncèlement et démantèlement des produits obsolètes dans les pays pauvres du Sud où les travailleurs ne sont pas protégés des produits toxiques,
- Les raisons du gâchis
> pas de concertation internationale pour imposer des standards, du coup démultiplication des chargeurs, des cables, prises etc … ce qui amène le consommateur à accumuler les accessoires, au bénéfice des vendeurs biensûr.
> des prix d’achat neuf attractifs par rapport à une réparation (pensez aux prix accessibles d’un DVD, d’un micro onde ou d’un téléphone portable aujourd’hui)
> l’obsolescence programmée des matériels : baisse de la qualité des produits (liée à la recherche effrénée de baisse des coûts), augmentation constante et rapide de la performance du processeur-des logiciels-des ordinateurs, les phénomènes de mode matérialisés par le design, la perception de l’obsolescence d’un produit en parfait état de marche dûe à l’innovation constante sur ce type de produit, etc…
- Les bonnes pratiques à adopter :
> prolonger la vie des appareils électroniques et électriques en les gardant le plus longtemps possible et en les faisant réparer,
> les recycler (en local autant que possible). Depuis 2006, la filière de recyclage de la DEEE a été mise en place (les revendeurs sont obligés de reprendre le matériel en échange du neuf, une écotaxe est intégrée au prix de vente, les déchèteries sont équipées pour recevoir ce type de matériel et enfin des filières associatives de réemploi prennent aussi le relais )
plus d’infos via l’Ademe ici
- Alors, l’informatique est-elle écologique ou non ?
L’électronique et l’informatique sont ils bénéfiques à la lutte contre les dérèglements climatiques en dématérialisant les échanges via Internet notamment et en optimisant les usages ? La réponse n’est pas si simple : oui elles permettent d’optimiser les consommations énergétiques dans le bâtiment par exemple, de limiter la fabrication du papier et d’éviter les transports par des réunions ou achats à distance … mais le revers de la médaille est important : les matières premières non renouvelables utilisées pour les fabriquer, le manque de recyclage des produits obsolètes, le taux trop élevé de remplacement (1 téléphone portable par an, est-ce raisonnable ?), le stockage des données, le refroidissement des machines, … et certains comme Jean-Marc Jancovici avancent l’hypothèse tout à fait réaliste que l’accélération des échanges liée à l’informatique et l’électronique est de nature à accroitre la consommation globale donc la pression environnementale.
>> Je vous recommande chaudement la vidéo sur ce même sujet de l’indispensable Annie Léonard, pédagogue écologiste acharnée, qui est devenue très célèbre grâce à sa série de vidéos The Story of Stuff : http://storyofstuff.org/electronics/
>> Pour vous guider parmi les fabricants de matériels électroniques, voyez l’étude réalisée depuis 15 ans par Greenpeace :
>> pour faire recycler vos appareils, rendez-vous le site très bien fait d’Eco-Systèmes : http://www.collectons.org/
- Mes billets sur le même thême :
https://monoeilsurlaplanete.wordpress.com/2008/11/26/ou-recycler-ses-appareils-menagers-usages/
- D’autres références que celles surlignées dans le texte :
http://interstices.info/jcms/c_45533/linformatique-cest-forcement-ecologique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Informatique_et_d%C3%A9veloppement_durable
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