Aujourd’hui, les zoos modernes et réglementaires sont devenus des Centres de conservation et de reproduction des espèces animales menacées ; avec le braconnage, la déforestation qui détruit les habitats naturels, l’avancée de l’homme sur les terres sauvages, la disparition des espèces animales et végétales est accélérée de façon très préoccupante. Songez qu’il ne resterait que 1600 pandas dans le monde et 3500 tigres (ils étaient 40 000 en 1900, 1800 en 1972), ces chiffres montrent la fragilité de certaines espèces.
Là où il y a encore 20 ans, les zoos pouvaient sembler des mouroirs pour animaux exhibés au public en quête d’exotisme, leur rôle aujourd’hui s’apparente plus à une contribution au rattrapage de ce que l’homme détruit d’une autre main.
Ils se sont investis désormais d’une triple mission :
- – La préservation des espèces : par la reproduction au sein du zoo qui permet par la suite une réintégration en milieu naturel et/ou la participation à un programme d’échanges gratuits entre zoos dans le cadre de l’EAZA ; dès lors les animaux ne sont plus capturés dans la nature ou vendus mais échangés gratuitement.
- – L’éducation du public au respect et à la préservation de la nature.
- – Le bien-être physique et psychique des animaux en captivité. Plus de cages mais des enclos naturels reconstituant leur milieu naturel (pour les primates, les rivières remplacent les barrières) ; des jeux y compris avec la nourriture pour stimuler leurs instincts de quête de nourriture (des poissons entiers au centre d’un grand glaçon pour les ours polaires,etc). Cependant, même avec toute l’attention nécessaire, le problème des animaux captifs reste le manque de place et l’ennui. Si certaines espèces assez joueuses et vivant en collectivité s’en accommodent, d’autres comme les félins, les éléphants, ou les ours meurent d’ennui ; ils dorment tout le temps, tournent en rond, développent des comportements stéréotypés.
Le zoo de Doué la Fontaine, en Anjou, se développe depuis 50 ans sur un site naturel aménagé à partir d’une ancienne carrière de tuffeau avec des enclos encaissés dans la pierre. Pour fêter son cinquantenaire, le zoo a été rebaptisé Bioparc pour mieux illustrer sa démarche complète : participation à des opérations de réintégration d’espèces dans la nature, mais aussi de préservation dans leur milieu naturel en s’appuyant et formant les populations locales, choix d’aménagements internes au zoo avec des matériaux écologiques (bois, bambou,etc), ventes dans la boutique d’objets éthiques et traditionnels, souci du bien-être des animaux (soin, dressage, stimulation), tri des déchets proposé dans le Parc, menus à base de produits bios au restaurant, souci de pédagogie à l’intention du public (panneaux pour chaque espèce précisant son mode de vie, sa longévité, son niveau de risque de disparition ; tables d’orientation avec empreintes des animaux pour comparer, etc…) bref tout cela m’a semblé d’une grande cohérence et m’a réconciliée avec les zoos !
Tous ne sont pas aussi exemplaires ; le zoo parisien de Vincennes avant d’être complètement refait était une honte, et on voit des zoos dans le monde laisser mourir de faim les animaux faute d’argent disponible ; mais la tendance est l’amélioration du cadre et des conditions de vie des animaux dans une stratégie gagnants-gagnants car biensûr les visiteurs préfèrent voir des animaux vifs et dans un cadre accueillant.
Bref, moi qui disais depuis toujours « je déteste les zoos », désormais je dis à mes enfants, « on y retourne ?! »
pour en savoir plus : le site de l’association des zoos français : http://www.afdpz.org/
et aussi : le point de vue d’une maman en visite au Bioparc, par ma copine Zaza.
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